Les races d'oies domestiques

L'oie domestique

L’oie domestique est élevée pour sa chair, son foie gras, ses œufs, son duvet ou ses plumes. Elle peut aussi être considérée comme un animal de compagnie, d’ornement, voire une tondeuse écologique ("dix oies valent une vache", comme le souligne le dicton). C'est un oiseau rustique, esthétique, doté d’une vue performante, d’une ouïe fine et d’une excellente mémoire. Tel un chien de garde, au moindre signe de danger, l’oiselle cacardera. Elle se nourrit, entre autres, d'herbe : elle peut remplacer la tondeuse !

Les différentes races d’oies d’élevage

Contrairement à d’autres volailles, les différences morphologiques entre les races d'oies restent limitées. Si vous souhaitez vous lancer dans un élevage, il vous faudra faire votre choix en fonction de vos besoins, et choisir une race d’oie pour sa capacité à produire du duvet, du foie gras ou de la viande. Vous pouvez également choisir une oie comme animal de compagnie, si son caractère le permet ! On recense de nombreuses races d’oies domestiques. Voici une liste des principales, ainsi qu’un rapide descriptif de leurs caractéristiques.

Oie de Normandie

L’oie de Normandie appelée aussi « Oie aux yeux bleus » correspond à une race fermière répandue. L’oie comme le jars sont blancs, néanmoins, le mâle l’est intégralement, alors que la femelle présente sur le flanc, le cou et les ailes, des taches gris-brun. L’oie normande est peu agressive, et se montre bien adaptée à l’élevage dans un vaste jardin. Plutôt docile, c’est un oiseau de basse-cour facile à élever. Le poids de cet oiseau de petite taille oscille entre 4 et 5 kg pour la femelle et entre 4,5 et 5,5 kg pour le mâle.

Oie de Toulouse

L’oie de Toulouse à bavette, dite oie de Toulouse industrielle, est originaire du Sud-Ouest de la France. C’est la race d’oies domestiques la plus connue, et, dit-on, la reine des oies ! Son plumage est gris-blanc. Cette demoiselle puissante et majestueuse est essentiellement utilisée pour la production de foie gras et pour sa chair grasse. L’oie toulousaine est un animal lourd. Elle pond peu. Elle peut peser de 8 à 10 kg et 11 à 13 kg pour le jars. Un plan d’eau sera indispensable pour aider à l’accouplement et assurer une bonne fécondation.

L’oie de Toulouse sans bavette, dite oie de Toulouse agricole, a un plumage gris comme sa cousine. Elle est plus svelte et plus légère que sa parente à bavette. C’est un animal qui peut tout à fait vivre en petit troupeau de deux ou trois spécimens. On élève plus volontiers les oies sans bavette, comme animal de compagnie ou d’ornement, mais son foie est grandement apprécié. C’est une oie tranquille, qui peut peser de 6 à 8 kg pour la femelle et de 8 à 10 kg pour le jars.

Oie d'Alsace

L’oie d’Alsace est originaire des petites vallées de la basse Alsace, c’est la plus petite oie domestique. Son plumage est de couleur cendrée, blanc, gris, pie cendré ou cendre et blanc. On la choisit principalement pour obtenir après gavage, un foie le plus volumineux possible. Celui-ci sera très fin de goût et sans excès de graisse. On recherche donc des oies assez basses sur pattes, avec un corps plutôt large, afin que les organe internes puissent bien se développer, et notamment le foie. C'est une volaille dont le poids, tant mâle que femelle, n’excède pas les 4,5 kg.

Oie du Rhin

L’oie du Rhin est principalement retrouvée dans les régions de l’Est. C’est une oie de croissance rapide. Cette race d’oie domestique se retrouve souvent bien placée dans les concours d’expositions universelles. Son plumage est d’un blanc légèrement argenté qui reste ainsi, même pendant la mue, et lors des changements de météo ou de saison. Cet oiseau est capable de résister à des températures très basses, mais reste néanmoins très sensible aux courants d’air. L’oie du Rhin, très prolifique, est recherchée pour ses pontes et son duvet. C’est une oie dont le poids peut atteindre les 7 kg et jusqu’à 10 kg pour le jars.

Oie grise des Landes

L’oie grise des Landes est originaire du Sud-Ouest, c’est une oie superbe et très décorative. Pourtant, on l’élève essentiellement pour le gavage. Cette landaise ressemble de beaucoup à la toulousaine. Dans les années 60, l’oie des Landes a été obtenue par l’INRA de Toulouse, à partir d'une sélection réalisée sur l’oie de Toulouse, afin d’obtenir une corpulence plus légère de l’animal et ainsi améliorer la qualité du foie et sa production. L’oie des Landes peut peser 6 kg et le jars 7 kg.

Oie blanche du Poitou

L'oie blanche du Poitou, nommée plumassière en raison de sa production de duvet de qualité, est une race d’oies domestiques devenue rare aujourd’hui. Elle est en danger d’extinction. La Poitevine est prisée pour son plumage d'un blanc parfait, son cuir et sa chair délicate. Pourtant, la généralisation des matériaux synthétiques a pratiquement arrêté le fermage de cette volaille. Aujourd’hui, grâce à la mobilisation d’éleveurs passionnés, la race du Poitou n’a pas totalement disparue. Ce palmipède pèse de 6,5 à 7 kg pour le femelle et 8 à 9 kg pour le mâle. On la décrit comme ayant mauvais caractère.

Oie de Touraine

L’oie de Touraine partage les mêmes origines que ses cousines du Bourbonnais, du Poitou et de la Bresse. C’est un oiseau de basse-cour de couleur blanche, plutôt agréable et tranquille. Son développement est rapide. Elle est élevée principalement pour sa chair fine et délicate. Oie à rôtir, mais excellente tondeuse par ailleurs, et bonne gardienne. Elle peut peser de 5 à 6 kg et le jars de 6 à 7 kg.

Oie de Bresse, oie de l'Ain

L’oie de Bresse ou de l’Ain est une oie solide et rustique. La bressane possède un plumage blanc et sa viande est d’excellente qualité gustative. Son poids va de 6 à 7 kg et de 9 à 10 kg pour le jars. Elle ne jouit pas de l’appellation AOC « volailles de Bresse » d’où son nom « oie de l’Ain ».

Oie huppée

L’oie huppée du Tarn ou de Castres résulte d’un croisement entre l'oie de Toulouse et l'oie blanche, elle est reconnaissable à sa huppe grise. Son plumage est blanc mêlé de plaques brunes ou grises. On l’appelle aussi « Belle du Tarn ». C’est un oiseau facile à vivre. Originellement élevée pour sa chair, l’oiselle est devenue au fil des ans, une oie d’ornement assez rare et difficile à trouver. Le jars pèse environ 6 kg et la femelle 5 kg.

Oie blanche du Bourbonnais

L'oie blanche du Bourbonnais ressemble à l'oie des neiges, une oie sauvage nommée oie blanche au Canada. Ce palmipède domestique est surtout élevé pour sa chair. C’est une oie plutôt grosse, d’aspect solide. Le plumage de cette bourbonnaise est d’un blanc parfait et brillant. Les spécimens jaunes ou gris sont à proscrire. C'est une oie à rôtir et pour l’engraissement. Elle peut peser de 7 à 8 kg et le mâle de 9 à 10 kg.

Oie du Marais poitevin

L'oie du Marais poitevin est un palmipède domestique très rustique. Jadis, on élevait l’animal sur les marais communaux, d’où son nom. C’est un animal plutôt lourd à l’arrière, mais très vif et très agile pourtant. Le mâle se montre particulièrement diligent à défendre son territoire. Les plumes de l’oie du Marais varient du noir au gris. Le croupion est blanc. Oie comme jars ont un poids quasi identique de 4 à 5 kg. La viande est d’excellente qualité et le duvet, exceptionnel. Elle se montre aussi être une parfaite gardienne.

L’origine des oies domestiques

Les oies ont été domestiquées en Egypte, vers le troisième millénaire avant Jésus-Christ, peut- être même avant. Les oies d’élevage ou domestiques sont, à l’origine, issues d’un croisement de deux oies sauvages : l’oie cendrée et l’oie cycnoïde.

Un évènement historique mythifié : en 390 av. J.-C., du côté de Rome, les oies du Capitole prévinrent par leurs cris l’attaque nocturne des Gaulois. Devant ce tintamarre, les Romains se réveillèrent à temps, et purent ainsi repousser temporairement l’ennemi. Ainsi, avec ces dames à vos côtés, vous pouvez dormir sur vos deux oreilles(ers) en duvet d’oies, bien sûr !